Rallye Toulouse 04/10
Vendredi 4 octobre 2024
La 40e édition du Rallye Toulouse - Saint-Louis s'achève en beauté
Après 14 jours de voyage et 10.000 kilomètres de vol, tous les participants du Rallye ont bouclé, sans incident, leur magnifique périple sur les traces de pionniers des lignes aériennes Latécoère/Aéropostale.
Malgré les aléas météo, les contraintes imprévues de la circulation aérienne en Espagne, les pannes mécaniques et grâce à une organisation bien rodée tous les avions et leurs équipages ont respecté le calendrier des escales et sont de retour sans incidents et à la date prévue.
Quand le soleil se lève sur l’horizon infinie de la baie d’Alicante, tout le monde sait bien que l’extraordinaire aventure du Rallye se termine aujourd’hui. Quelques machine vont filer vers leur port d’attache à Chambéry ou Pontoise mais la majorité se retrouvera ce soir pour un dernier moment de fête autour du traditionnel cassoulet toulousain.
En attendant il reste encore 400 nautiques à parcourir sur la moitié nord de la péninsule.
Les dieux du ciel (et des aviateurs) se sont montrés cléments pour cette ultime étape en prévoyant un ciel bleu et limpide à l’infini, seulement parsemé de quelques nuages de beau temps pour faire joli.
Ce sera donc la route directe Alicante-Toulouse avec le somptueux survol des Pyrénées.
Mais tout d’abord le franchissement de la sierra de Alcoy au nord d’Alicante. Autrefois tant redoutée des biplans, secoués par une aérologie encore peut connue, ils y ont vécu des moments difficiles, parfois mortels. Quelques minutes après le décollage, les massifs arides et tourmentés défilent sous nos ailes. L’altitude salvatrice n’étant pas encore atteinte chacun surveille attentivement son moteur sur cette contrée peu accueillante pour les aéronefs.
La Sierra de Alcoy
Puis vient le cheminement côtier jusqu’à Castellon de la Plana et Peniscola.
Les avions glissent ensuite jusqu’au delta de l’Ebre en longent les plages, éclatantes de soleil de la Costa blanca. Chacun sait qu’il doit profiter de ce petit supplément d’été réservé aux participants du Rallye car de retour en France c’est l’automne qui nous attend. Puis dans une lente montée en direction l’Aneto, les monomoteurs s’élèvent jusqu’à 3500m, point culminant de la chaîne. Quelques glaciers résiduels s’accrochent encore sur son versant nord et étincellent dans notre dos. Malgré un bon vent de nord de 20 noeuds les machines progressent vaillamment et, sitôt la crête frontière franchie, plongent vers Toulouse à toute vitesse.
De retour sur le terrain de Lasbordes le parking est organisé comme pour le jour du départ au pied de la tour.
Déjà nombreux sont ceux qui envisagent de repartir en 2025 ou 2026 et les inscriptions arrivent sur le nouveau site de AIR AVENTURES.
Merci à tous les équipages pour leur participation à notre newsletter quotidienne.
Merci à tous nos abonnés à qui nous avons essayé de faire vivre chaque jour cette aventure incroyable.
Merci aux organisateur, (direction du Rallye, direction des vols, logistique hôtelière, logistique carburant, assistance médicale, assistance mécanique, communication, prévision météo,histoire de la ligne).
Et surtout… Merci aux participants pour leur enthousiasme et leur bonne humeur pendant ces deux semaines qui nous en sommes convaincus resteront inoubliables comme pour toute la grande famille du Rallye Toulouse St Louis, depuis 1983.
Bon vols à tous et comme disait notre cher ami Bernard Chabbert : «volez prudemment ».
Le Rallye
Le Soleil est déjà bien haut sur Alicante quand les participants se préparent pour une ultime étape. Ici : Les mousquetaires de Savoie, Thierry et Éric, avec leur D140.
Survol de Peniscola avant le delta de l'Èbre
Passage des Pyrénées, un dernier panorama splendide avant l'arrivée à Toulouse
Mot du directeur
Chers amis, chers compagnons de voyage,
Nous voilà tous rentrés à bon port. Les retours de rallye ont toujours cette particularité d’entraîner un changement de rythme brutal et déroutant. Il faut maintenant débuter cette difficile période de sevrage qui va doucement nous ramener à nos vies habituelles sans doute plus routinières et réglées.
Qu’est ce qui nous pousse tant à partir?
Je le crois, c’est de pouvoir vivre une aventure humaine, forte, intense et liée à cette histoire grandiose écrite par les pionniers de notre aviation française si singulière et unique.
Ainsi durant ces 2 semaines, nos vies prennent un sens plus concret, plus profond.
Avec toute notre équipe d’organisation, je souhaite vous faire part de ma grande satisfaction d’avoir partagé avec vous cette première année de direction.
J’ai la chance d’être accompagné par cette super équipe, et si ça marche entre nous, ça ne peut que marcher avec vous.
Alors bravo à tous, bravo pour votre bonne humeur, vos sourires et votre rigueur et compétences en terme aéro.
Profitons de cette dernière belle soirée pour débuter ce sevrage en douceur et nous saluons chaleureusement nos amis déjà rentrés.
Aéronautiquement,
Antoine GALY
Directeur du rallye Toulouse Saint Louis
L'équipe organisatrice : Daniel, Ismaël, Jean-Jacques, Antoine, Cédric, Océane, Jean-Claude et Catherine (+Thierry et Hugo)
Histoire et petites histoires de Jean-Claude Nivet
Nous terminerons ces deux semaines d'interventions historiques, sur les traces de Jean Mermoz et de ses Compagnons, par ces deux témoignages, Saint-Exupéry, son insupportable ami et de Henri Fournier, son camarade de régiment, avec qui nous avons commencé ce quarantième RTSL.
Un grand merci à Tous. Bon retour chez vous et heureux d'avoir partager cette aventure d'exception. De tout cœur avec vous, je compte sur vous pour transmettre cette épopée, ces valeurs pour longtemps encore. Merci à toute l'équipe d'Air Aventures pour nous faire revivre chaque année ce chemin de Compostelle des Aviateurs selon Bernard Chabbert. À l'année prochaine !
Et, pour les illustrations et témoignages, un grand merci à la Fondation Latécoère, à l'Association Musée Air France, à la revue Icare, à Alain Bergeaud, Jean Fornal, Luc Gavila, Bernard Marck, Jean Chazotte, à toutes les familles de Pionniers, à la famille Delrieu et Alain Fourny pour cette photo de Jean Mermoz de 1934, inconnue je crois et à ceux que j'oublie, pardon... J'adresse également une sincère et profonde pensée à Marylène Vanier. Je pense ne pas avoir trahi sa confiance et son amitié.
Jean Claude Nivet.
À la mémoire de ceux ayant donné leur vie pour la ligne Toulouse - Santiago
À JEAN MERMOZ, par Antoine de Saint-Exupéry
"MARIANNE", 16 décembre 1936
"Pardonne-le-moi Jean Mermoz, on me l'a tant demandé cet article. Mais comment l'écrirais-je ? Je ne sais rien de toi, sinon que tu n'as pas lancé d'appel. J'ignore si tu as sombré, ou si, collé à l'océan comme un insecte à la glue d'une plante carnivore, tu ne peux plus t'en dépêtrer. A bord même du canot de secours, peut-être restes-tu condamné par le faible poids de tes vivres et l'immensité de la mer.
Je ne sais rien. Personne ne sait rien, sinon que tu as coupé un moteur arrière, et tu n'as lancé aucun appel.
On te pleurait déjà, Mermoz, deux heures après ta disparition. Et aujourd'hui, au seuil du cinquième jour, pour alimenter la piété de tes amis, on me demande d'écrire des souvenirs sur toi. Mais je n'ai pas encore de souvenirs. Je ne te range pas si vite parmi les fantômes.
Ah ! Les ai-je entendu chanter, depuis quatre jours, tes vertus ! Mais je ne puis parler de tes vertus. Tu n'as point encore de vertus. Il sera bien temps dans quelques jours.
Tu es un camarade, avec tous ses défauts merveilleux que l'on aime. Et je t'attends pour te les jeter à la tête. Je ne veux pas te respecter encore. Je te garde ta place toute chaude dans ces petits bistrots du soir, où nous nous retrouvions. Tu seras en retard comme toujours ô ! mon insupportable ami. Tu surgiras tout à coup, sans explications, sans excuses, mais si pleinement présent que l'attente sera effacée, et nous reprendrons nos vieilles disputes... Laisse-moi encore te donner tort, tu es si prêt de te faire tout accorder ! Laisse-moi te les crier, en hâte, mes injures... Elles sont tendres. J'ai si peur de ne plus jamais t'irriter.
Ah ! Jean... Ceux qui ne t'aimaient guère, ils suffisent bien à te célébrer. Si tu les entendais, toujours ces louanges... Pardonne-moi, je ne puis encore te croire parfait, de la perfection des morts."
Texte de Saint-Ex pour Marianne, 1948
LA MAIN ME TREMBLE UN PEU EN ÉCRIVANT, par Henri Fournier
Revue Icare N°48/49 HIVER 1968/PRINTEMPS 1969
Extraits
Ce soir-là, Jean Mermoz, au milieu de ses amis, semblait plus heureux que jamais. Dix jours plus tard, je recevais de Dakar, vers 9 heures du matin, une dépêche de Mme Henri Guillaumet : « Ne quittez pas Maman Gaby » (c’était le nom que l’on donnait familièrement à la mère de Jean Mermoz). Je pris contact immédiatement avec Air France et nous partîmes rapidement en compagnie de M. Foa, directeur de l’exploitation, Max Delty, le colonel de La Rocque et d’autres personnes pour Rocquigny, dans les Ardennes. Pour ne pas émouvoir trop brutalement la mère de Jean, nous rangeons discrètement les voitures et nous décidons que j’irai seul lui annoncer que l’on était sans nouvelles de son fils depuis « coupons moteur arrière droit ».
La pauvre femme me vit venir dans la grande allée du jardin. Elle apparut tout de suite sur la porte vivement ouverte. Je venais de monter les trois marches. Elle ouvrit les bras, se serra contre moi : « Henri, ne me dites rien ». La main me tremble un peu en écrivant. Il me semble en ce moment que c’était hier et je suis aussi ému qu’à cette époque.
C’est la première fois depuis 1936, mon cher Jean, que je prends la plume pour parler de toi. Mes yeux sont bien humides... nous étions de tels amis et nous ne sommes plus beaucoup maintenant à pouvoir évoquer ces souvenirs si précieux. Mais ceux qui restent, je te l’assure, vivent encore intensément ce passé inoubliable, avec comme dernière vision : un grand garçon, Commandeur de la Légion d’honneur à trente-deux ans, qui oubliait si souvent de porter sa décoration à la boutonnière de son veston...
Merci, Jean, de m’avoir aidé pendant que j’ai écrit ces quelques lignes... Tu semblais être si près et voilà que tu me quittes maintenant une seconde fois.
Adieu, mon vieux camarade.
1933, Famille Delrieu Fourny
1934, Famille Delrieu Fourny
Rapport incident Delaunay
LA CHANCE ÉTAIT AVEC NOUS
C'était donc vraiment normal de monter là-dedans sans rien voir ?... Comment continuer à attendre passivement sous cet électrisant ronflement ! J'étais soudain aussi décidé à décoller que mon compagnon.
La chance était avec nous; à la troisième traction sur l'hélice d'un Hamed survolté par l'idée du départ, notre Renault se remit à faire du vent. Sans plus attendre, mon interprète s'accrochait à l'aile pour me faire pivoter face au sud et je me trouvais, presque trop rapidement, prêt à décoller sur la partie de plage sûrement sans obstacles !
Je savais commettre une folie en me lançant ainsi, mais je ne pouvais plus me résigner à l'immobilité ! Ma vanité de débutant me regardait faire. J'étais dans l'état d'esprit d'un homme tenant un « banco » les poches vides, pour épater une « ravissante ».
... C'est fait ! J'ai ouvert les gaz mais je n'ai guère l'impression de prendre de la vitesse; l'écran de brume est toujours à la même distance devant moi. Sous mes roues, l'uniforme tapis de la plage devient à peine plus flou. J'écarquille les yeux désespérément, mais seul le ressac précipite son écume au-devant de mon aile droite. J'ai l'impression que mon moteur « n'arrache pas », mais je pense aussi, bientôt, qu'il serait temps de tirer sur le manche. Cependant, à la crainte de freiner prématurément ma machine, s'ajoute peut-être un peu trop celle d'abandonner ces dernières choses qui me sont encore perceptibles du sol... Soudain je réalise que mes pneus se sont d'eux-mêmes séparés du sable! Presque en même temps, sans savoir si c'est parce que je vire, la ligne de lames passe sous mes roues et s'infléchit brusquement à gauche...
AVEC LES FESSES
Là s'arrête la partie racontable de mon équipée. Je suis passé par tant d'impressions différentes au cours de cette première ascension sans visibilité que, pour en préciser les détails, il me faudrait forcément la romancer. Mon compte-tours passait de 1 650 pendant les cabrés à 2 200 dans les piqués ; l'instinct de conservation aidant, je compris vite que cet instrument aurait pu me renseigner énormément sur ma position, si j'avais été plus expérimenté. M'accrochant de mon mieux à ses indications, pour conserver mon assiette, j'interrogeais aussi mes fesses dont j'avais, si j'ose dire, mobilisé le centre nerveux.
Tout cela n'empêchait pas que, par moments, je me sentais désagréablement allégé ; je devais alors, de toutes mes forces, me cramponner au secteur de la manette des gaz et au manche. J'avais négligé de boucler ma ceinture de siège et cela n'arrangeait rien.
Au bout de cinq ou dix minutes de cet exercice (je n'aurais su dire) ma prison de brume était toujours aussi sombre. Lorsque je pris le temps d'interroger l'altimètre qui virevoltait au bout de la ficelle que j'avais au cou, je fus atterré !... Cet instrument me situait presque au sol ! Etais-je parti pour m'écraser sur le sable, ou, au contraire, pour un plongeon très au large de la côte ? Le fait d'avoir oublié de remettre mon altimètre à zéro avant de partir me rassurait et m'inquiétait à la fois... Je décidai subitement de ne plus me soucier de mon équilibre latéral, ni du gouvernail de direction, pour ne m'occuper exclusivement que du régime moteur. Je bloquai donc mon palonnier, bien au milieu de sa course, en le coinçant des talons. Hélas! l'instant d'après, une glissade faisait vibrer les haubans, le vent de côté m'arrachait presque les lunettes et je n'aurais pu garder le palonnier absolument immobile... Si j'avais eu le temps de me le demander, je n'aurais su pourquoi je « mettais » du manche à droite plutôt qu'à gauche, ou du pied à gauche plutôt qu'à l'opposé ? Mon moteur, heureusement, tournait assez rond, mais je le sentais chauffer terriblement, à force d'être malmené plein gaz.
J’APERÇOIS ENFIN L’AVION DE MERMOZ EN EMERGEANT DANS LE CIEL D’AZUR
Cependant, les écarts de ses vitesses de rotation diminuaient depuis que j'économisais mes mouvements de pieds. Lorsque j'osai regarder de nouveau mon altimètre, je fus agréablement surpris de voir son aiguille plus près de 100 mètres que de 50. Cela me redonna confiance et pondéra mes réactions. Je me permis même le luxe de refermer un peu la manette des gaz. Quand l'épaisse vapeur, autour de moi, commença à blanchir, je compris que j'allais gagner !... En une apothéose que je n'oublierai jamais, j'émergeais enfin dans un ciel d'azur, au-dessus d'un océan de crème neigeuse. Au mât de cocagne de l'audace, j'avais même gagné un soleil tout neuf qui me conseillait de virer, car je faisais cap vers l’est. Au bout de quelques minutes, Hamed me tapait sur l'épaule en me désignant quelque chose devant moi; au comble de l'enthousiasme, je pus distinguer l'escarbille noire que faisait l'avion de Mermoz dans toute cette lumière. Un quart d'heure après, nous arrivions à l'extrémité du banc de brouillard et recommencions, comme s'il ne s'était rien passé, à grignoter la côte monotone. Jamais on n'eut vent, à Toulouse, de cet atterrissage hors programme et je rends grâce, là encore, à mon précieux équipier. Le Patron avait beaucoup moins tendance à admirer ces sortes d'équipées qu'à les classer dans les inutiles batifolages.
Henri DELAUNAY.
L'année suivante, en 1928,Delaunay sera aussi l'équipier de Mermoz en AMS, Amérique du Sud, sur le tronçon de Rio à Buenos Aires. Une compétition féroce et amicale s'engage entre ces deux pilotes sur les vols de nuit à mettre en place : pure folie et pourtant. Il faut bien rattraper le retard perdu la nuit sur les bateaux, que de temps perdu ! Jean Mermoz,avec l'accord de Julien Pranville, initiera les vols de nuit sur ce tronçon périlleux le 16 avril et le 7 mai, c'est la catastrophe et l'incendie à bord du Laté 26 du pilote Delaunay, du mécanicien Marsaud et de deux journalistes brésiliens, l'accident de Florianopolis, à découvrir le rapport dans les pièces jointes et surtout dans son livre de souvenirs :"Araignée du soir". L'histoire se finit bien, je vous rassure...
La ligne Toulouse - Buenos Aires est ouverte
depuis le 1er mars 1928 :
" ... Et puis, j'ai tellement la poisse ces temps-ci ! ... Depuis deux mois que Mermoz et moi nous assurons la liaison hebdomadaire entre Rio et Buenos Aires, je ne me souviens pas d'avoir eu, une seule fois, du vent favorable. c'est toujours Mermoz qui bat des records de vitesse, aussitôt claironnés par les presses locales, et je suis forcé d'avouer que cela m'agace un peu."
Carnet Mermoz, Santos - Rio
INSPECTION GÉNÉRALE DE DIDIER DAURAT EN AMÉRIQUE DU SUD 1929
De retour d'inspection en Amérique du Sud, DD, Didier Daurat, fidèle à ses habitudes, rédige de nombreuses notes et appréciations de tous les personnels rencontrés. Au sujet de Mermoz et Etienne, à Buenos Aires, en voici la synthèse, un document incroyable de la Fondation Latécoère :
Jean Mermoz : Excellent chef d'aéroplace. Très intelligent et équilibré. Pilote d'élite, modèle de courage, de dévouement et de modestie. Fait ses étapes régulièrement et simplement, parfaitement discipliné. Par son exemple a su entraîner les autres pilotes pour vaincre les difficultés de la ligne. Nous lui devons notre régularité.
Victor Etienne : Excellent pilote, consciencieux et dévoué, nous donne entièrement satisfaction à tous égards. Pendant les absences de Mermoz dirige l'aéroplace de Buenos Aires avec beaucoup d'intelligence.
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